Déficience visuelle
La vision est avec le toucher, le goût, l’ouïe et l’odorat l’un des cinq sens permettant une compréhension et une action sur le monde qui nous entoure.
La déficience visuelle :
D’abord imparfaite chez le nourrisson, elle se perfectionne dans les premiers temps de la vie jusqu’à permettre un accès global, instantané et immédiat à l’information. Selon S. CHOKRON et C. MARENDZA, “80% des informations qui nous parviennent du monde extérieur passent par nos yeux et à chaque instant mobilise quasiment la moitié de la part active de notre cerveau”.
La vision joue un rôle prépondérant dans les apprentissages et les interactions. Pour cela, elle doit être simple, nette et confortable. Cependant, il arrive que ce sens présente une anomalie caractéristique de la malvoyance et de la déficience visuelle.
Bien voir et regarder, cela suppose une source lumineuse ainsi que l’intégrité des structures anatomique permettant d’orienter et d’organiser le regard, de capter l’information visuelle, de la transmettre au cerveau où elle sera interprétée et analysée.
Définition de la malvoyance |
La malvoyance se définit comme une anomalie de la vision fonctionnelle caractérisée par une réduction précise du niveau d’acuité visuelle (mesurée sur le meilleur œil après mise en place des corrections optiques) et/ou du champ visuel.
L’Organisation Mondiale de la Santé définit cinq catégories tenant compte de ces critères dont deux catégories correspondent à la malvoyance ou la basse vision et trois autres catégories correspondant à la cécité. La cécité totale, quand elle apparaît avant 3 ans, a un impact majeur sur le développement de l'enfant. Concernant les difficultés liées à la malvoyance, celles-ci sont beaucoup plus subtiles à cerner dans le quotidien. “Il est étourdi… Il ne fait pas attention… Il est un peu fainéant… Il est désorganisé… Il est très fatigué… Il reste seul sur la cour…Il est lent”.
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Les 5 catégories définies par l’OMS |
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Données épidémiologiques |
- En France, il est considéré que la prévalence de la malvoyance se situe entre 0,2 et 0,4/100011 de la population.
- En 2014, le nombre de naissance domiciliée dans le Morbihan étant de 7 554, cela correspond à la naissance de 3 enfants malvoyants.
1 - Les anomalies de la vision chez l’enfant et l’adolescent” Caroline Kovarski – Ed Lavoisier – 2014- p 470
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Liste des pathologies induisant une déficience visuelle |
La CIF2 définit la déficience comme correspondant à “une altération d’une structure ou d’une fonction anatomique, physiologique ou psychologique”. Dans le champ de la déficience visuelle, une atteinte anatomique, physiologique ou neurologique du système visuel entraîne une diminution de l’acuité visuelle et/ou une atteinte du champ visuel tel que décrit dans le tableau précédent.
À titre indicatif, voici différentes pathologies induisant une déficience visuelle. Parfois les atteintes peuvent être multiples ou associé à d’autres troubles :
- Atteinte de la structure anatomique de l’œil :
- Glaucome (augmentation de la pression intra oculaire dégradant le nerf optique et entraînant des troubles du champ visuel) : - Cataracte (opacification du cristallin), - Aniridie (absence totale ou partielle de l’iris), - Rétinoblastome (tumeur cancéreuse de la rétine), - Albinisme (absence de pigmentation, photophobie et baisse de l’acuité visuelle).
- Troubles de l’oculomotricité :
- Le nystagmus (mouvements involontaires des globes oculaires), - Le strabisme (défaut de parallélisme des axes visuels), - L’atrophie optique (atteinte dégénérative des nerfs optiques).
- Anomalies de la réfraction :
- Myopie (point de convergence des rayons lumineux d’un objet distant en avant du plan de la rétine), - Hypermétropie (point de convergence des rayons lumineux d’un objet distant en arrière du plan de la rétine), - Astigmatisme (erreur de réfraction due à un défaut de courbure de l’œil).
- Les troubles neuro-visuels :
- Cécité corticale (perte de la vision due à des lésions cérébrales), - Agnosie visuelle (absence ou difficulté de reconnaissance de l’information visuelle due à des lésions cérébrales).
2 - Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la santé
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Quelques exemples de visions perturbées en vision de loin
Vision normale |
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DMLA |
Glaucome
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Rétinopathie Diabétique
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Neuropathie Optique |
Quelques exemples de visions perturbées en vision de près
Vision normale
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Rétinopathie pigmentaire
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TVM (Trouble Vitréo Maculaire)
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Cataracte
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Impacts environnementaux
La prise en compte de l’impact sur la vie quotidienne de la déficience visuelle pour une même pathologie diffère d’une personne à l’autre. En effet, il convient de tenir compte des éléments environnementaux, des moyens de compensations appropriés par la personne et des activités qu’elle a à réaliser. En ce sens, il s’agit de la notion de handicap telle que définie dans la loi 2005 -102 indiquant que “constitue un handicap, (…) toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant”.3
3 - Loi 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Conséquences
Cette notion de handicap peut se traduire de la manière suivante :
La personne déficiente visuelle a besoin de plus de temps en lien avec une lenteur perceptive, elle peut se trouver en décalage dans ses réalisations et/ou ses apprentissages.
- Elle vit les interactions sociales nécessaires à tout épanouissement personnel avec plus de difficulté et pourrait plus facilement connaître l’isolement (perturbation du lien vision/communication).
- Elle vit l’accès aux divers apprentissages avec une fatigabilité accrue et peut parfois se décourager, perdre confiance en lui.
- Par ailleurs, les conséquences de la déficience visuelle seront différentes selon son caractère congénital ou acquis ou encore évolutif ou non.
L’accompagnement thérapeutique, rééducatif, l’apprentissage de techniques et d’outils de compensation (aides optiques et informatiques, braille, gros K, canne longues…) et la sensibilisation du grand public à la malvoyance et à la cécité contribuent à l’inclusion et la participation sociale des personnes déficientes visuelles.